Publié le 25 décembre 2024

Est-ce qu’une prothèse totale de hanche peut bouger ?

Une prothèse totale de hanche est constituée de différents éléments. D’abord les implants métalliques, qui sont ancrés dans les os. La tige, pièce introduite et fixée dans le fémur, et la cupule, pièce positionnée dans le bassin osseux (cotyle). Ces deux pièces sont liées mécaniquement entre elles par le couple de glissement, qui consiste en une tête, en céramique ou en métal, et un insert, en céramique ou en polyéthylène. Le principe de la chirurgie prothétique est d’obtenir une fixation parfaitement stable de la tige et de la cupule : ce sont les ancrages osseux. Les pièces mobiles (tête et insert) peuvent par contre bouger l’une contre l’autre, pour permettre la mobilité de l’articulation.

L’équipe chirurgicale de Inside the Hip à Paris fait le point sur les possibilités de mobilité de prothèse de hanche

Est-ce qu’une prothèse totale de hanche peut bouger ?

L’articulation de la hanche est une articulation mobile dans les 3 plans de l’espace. Il est donc normal que les pièces prothétiques bougent l’une par rapport à l’autre. Ce mouvement doit être harmonieux avec une coaptation (contact permanent) entre les pièces lors des mouvements de la hanche. Mais si les pièces se séparent l’une de l’autre, on parlera d’instabilité . Cette instabilité peut se traduire par des sensations mécaniques anormales (bruits, ressauts, “lâchages”), des douleurs, voire aboutir à une véritable luxation (“déboîtement”) de la prothèse qui nécessite alors une prise en charge médicale urgente.

 

Les pièces métalliques ancrées dans les os (fémur et bassin) ne doivent avoir aucune mobilité pour permettre d’obtenir une hanche indolore . En cas de micro-mobilité d’un implant dans l’os, cela aboutira à des douleurs, souvent à la marche, qui vont altérer le résultat de l’intervention.

Dans les premières semaines après l’intervention, une légère mobilisation des implants dans les os peut survenir, le temps que les implants soient parfaitement intégrés à l’os. Ceci explique pourquoi il est nécessaire de marcher avec des cannes les premières semaines, et d’éviter les activités à risque (sport, port de charges lourdes, efforts), le temps de la cicatrisation.

Après quelques mois, une mobilité des implants dans l’os est anormale et peut traduire un retard voire un échec d’intégration de la prothèse dans l’os.

Un descellement de prothèse correspond à une prothèse qui, après s’être intégrée normalement dans l’os, évolue progressivement vers une perte de ses ancrages osseux, puis à une mobilité anormale de la tige ou de la cupule dans l’os. Cela se traduit par des douleurs d’apparition et d’aggravation progressive.

Comment savoir si ma PTH s’est déplacée ?

En cas de doute, une consultation et un examen permettront de confirmer l’origine des douleurs. Cependant, en cas de doute sur une mobilité de la prothèse , seuls les examens d’imagerie permettront de le confirmer. La comparaison minutieuse des radiographies post-opératoires avec les clichés plus récents permet d’étudier la position des implants. Des images osseuses anormales autour des implants fera aussi suspecter une mobilité de la prothèse. En cas de doute, le scanner sera indiqué, voire une scintigraphie osseuse, qui est un examen logique en cas de suspicion de descellement ou de défaut d’intégration de la prothèse.

En cas d’instabilité de la prothèse (subluxations, luxations), le chirurgien devra étudier avec minutie le positionnement des implants et vérifier si la pose de la prothèse a restauré précisément la géométrie de l’articulation du patient. Disposer alors d’une imagerie 3D (scanner) préopératoire est alors très précieux, et permettra de vérifier l’ensemble des mesures comparatives “avant-après”

Que faire si ma prothèse de hanche bouge ?

Une prothèse présentant de légers signes de mobilité dans les premières semaines après l’intervention devra être simplement surveillée par le chirurgien ayant posé la prothèse, et le patient devra rester très prudent dans ses activités (conserver les cannes, éviter les efforts). Généralement cela s’estompera avec l’intégration biologique des implants et le résultat sera bon.

Dans le cas où une prothèse se descelle de ses ancrages osseux, il est alors habituellement impératif de discuter une nouvelle intervention pour changer tout ou partie de la prothèse.

Enfin, si la prothèse est bien intégrée dans l’os mais qu’elle présente une instabilité (subluxations, luxations), il faut commencer par un programme de rééducation (tonification musculaire, apprentissage des postures) pour limiter le risque. Cependant, en cas de positionnement défectueux avéré des implants, une nouvelle intervention visant à corriger ces défauts est à envisager. L’arthroscopie (caméra dans l’articulation prothésée) peut permettre de mieux comprendre les défauts de cinétique articulaire et confirmer l’instabilité.

L’utilisation de prothèses conçues en 3D et d’implants sur mesure permet de limiter fortement ce risque de mauvais positionnement ou de prothèse inadaptée à la morphologie du patient.