Synovite villonodulaire
Il s’agit d’une pathologie rare et bénigne. La membrane synoviale de la hanche se développe de façon anormale et pseudotumorale dans l’articulation. Cette pathologie touche préférentiellement l’adulte jeune. Il existe deux formes de SVN : une forme diffuse et une forme localisée. L’évolution clinique est en général très lente. Les symptômes sont souvent tardifs, responsable d’un fréquent retard au diagnostic (4 ans en moyenne). Le diagnostic de SVN doit être évoqué devant une douleur de hanche mécanique progressive chez un patient jeune. Des sensations de blocages ou pseudoblocages peuvent également être présent.
Diagnostic
Les radiographies standard sont longtemps normales. A un stade avancé, il est possible de visualiser des érosions osseuses, ou des géodes (trou dans l’os). L’interligne articulaire est longtemps préservé. L’IRM avec injection de gadolinium est indispensable pour bien analyser la membrane synoviale pathologique et confirmer le diagnostic.
L’arthroscopie de hanche retrouve de façon caractéristique une prolifération de la membrane synoviale majeure (hypertrophie synoviale) de couleur ocre ou brune, avec souvent un piqueté hémorragique rouge brun caractéristique. Il peut également être retrouvé un nodule typiquement ocre avec parfois un piqueté hémorragique évocateur dans la SVN localisée.
Évolution
L’évolution naturelle est la diffusion lente de la synovite avec une agressivité osseuse locale (érosions et géodes articulaires). Les formes localisées guérissent après exérèse complète, avec un risque de récidive très faible. Les formes diffuses récidivent habituellement après la chirurgie (jusqu’à 50 % des cas). Les récidives surviennent surtout dans les quatre premières années, justifiant un suivi IRM. La SVN articulaire diffuse évolue progressivement vers la destruction articulaire, pouvant nécessiter la mise en place d’une prothèse totale de hanche chez un adulte jeune.
Traitement
L’arthroscopie de hanche est la technique de choix permettant le traitement des SVN. Les SVN localisées guérissent après ablation isolée du nodule. Le risque de récidive est minime si la résection est effectuée en zone saine (résection large du pédicule). L’intérêt d’une synoviorthèse complémentaire n’est pas établi. Dans les formes diffuses, la synovectomie sous arthroscopie doit être la plus complète possible. La raideur articulaire est souvent consécutive au traitement chirurgical. Le recours à un traitement chirurgical à ciel ouvert (arthrotomie à ciel ouvert) est parfois nécessaire.